Ce mal qui me ronge...

Quoi, un mal qui te ronge ?

Vous devez sans doute vous dire, elle a tout, la santé, un mari, deux beaux enfants, alors de quoi elle se plaint ?

Et vous avez raison...

D'une certaine façon j'ai honte de me trouver dans cet état là.

Mais je ne me plains pas, je souhaite juste vous expliquer mon état.

Je souhaite juste vous parler d'un mal bien particulier: la dépression.

La quoi ? Ce mal qui ronge notre société, qui peut toucher n'importe qui à n'importe quel moment mais qui reste encore tabou.

Toute petite j'ai toujours été introvertie, quelques ami(e)s mais pas beaucoup.

J'étais cette enfant qui va à l'école ou au centre de loisirs mais qui se demande ce qu'elle fait là. Qui ne s'éclate pas, qui n'a pas le sourire aux lèvres.

J'étais cette enfant, puis cette ado, qui même entourée de sa famille et ses amis, se sent seule.

Infiniment seule. (Et ça je ne le souhaite pas à mes enfants, c'est terrible...)

Je n'ai jamais compris pourquoi.

J'ai grandi seule avec ma maman et mon frère et on n'a manqué de rien.

On n'était pas bisous/câlins mais on se savait aimés et c'est tout ce qui importait.

Notre grand-mère et notre arrière grand-mère étaient très présentes, elles étaient notre seconde maison, nos secondes mamans.

J'étais plutôt bonne à l'école mais j'ai grandi en me demandant la finalité de tout ça.

Je me demandais à quoi tout cela me mènerait ? Au bonheur ? Mais, c'est quoi le bonheur ?

Et puis j'ai connu mon premier grand amour, là je me suis sentie aimée, vivre.

Et ça s'est terminé au bout d'une année.

Comme ça, d'un claquement de doigts.

Comme on décide d'arrêter de lire un livre et de passer à un autre.

C'était un 15 février, quelle blague lol

J'avais 17 ans.

On est con quand on a 17 ans...

Je suis tombée dans le tourbillon infernal de la dépression.

La fin de ma terminale a été difficile, je n'allais plus en cours, le jour du bac, c'est ma maman qui m'a levée de mon lit et habillée.

J'y suis allée, en n'ayant rien révisé, et je l'ai eu, le bout de papier qui te donne le droit de choisir !

J'ai suivi des hautes études de commerce, la vie a continué.

Toujours suivie, toujours avec quelques anxiolytiques et anti dépresseurs.

Personne ne le savait à part moi et ma maman.

J'ai intégré le monde du travail et j'ai toujours réussi à saisir les opportunités qui s'offraient à moi.

Et puis, des années après, j'ai rencontré celui qui deviendrait mon mari.

Je l'ai tout de suite mis au courant et rapidement j'ai décidé de tout tout arrêter.

Les médocs, le suivi, tout, tout d'un coup.

Je voulais vivre ! Etre moi-même, enfin !

Cela a été difficile, mais j'y suis arrivée.

Tout ce chemin parcouru m'a rendue dure, mon caractère s'est endurci et surtout j'ai décidé que ma vie devait être celle que je souhaitais qu'elle soit.

Je voulais être heureuse.

On s'est mariés, on a voyagé, on a eu deux beaux enfants, on a fait une transatlantique à la voile.

13 années non pas parfaites, mais belles et heureuses.

Puis nous sommes revenus de ce voyage extraordinaire, des souvenirs plein la tête et surtout, changée à jamais pour ma part.

Et là, petit à petit, je l'ai sentie qui a repointé le bout de son nez..

La dépression.

Quand tu la connais, tu sais quand elle réapparait.

Cette sournoise qui ne veut pas que tu te lèves de ton lit et qui aimerait que tu y passes tes journées.

Cette vilaine qui fait que tout devient difficile, rien que le fait d'acheter une baguette ou bien d'accompagner les loulous à l'école.

Mais voilà, je la connais et j'ai réussi à la surmonter une fois.

Je ne la laisserai pas se réinsinuer en moi à nouveau dans ma vie.

Cela prendra un peu de temps, mais j'y arriverai.

Et ma vie sera celle que je veux qu'elle soit !

On quittera la région parisienne pour se rapprocher de la mer.

J'aurais le job de mes rêves et surtout je serai présente pour mes loulous.

Voilà celle que je veux être et celle que je suis.

La vie est semée d'épreuves, d'embûches, ce serait trop facile sinon.

Mais c'est à nous de prendre en main notre destin.

Se fixer des objectifs, avoir des rêves, et surtout les réaliser, c'est ça la vie, la vraie !

A tous ceux et celles qui ont connu cette épreuve, bravo de l'avoir surmontée.

A tous ceux et celles qui la connaissent en ce moment même, affrontez-là, surmontez-là et surtout dites-vous que vous êtes plus fort(e)s qu'elle et que vous n'êtes pas seul(e)s..

With LOVE

Mumzi